Je ne sais pas comment punir mon enfant

Je ne sais pas comment punir mon enfant

La question de la punition arrive toujours tôt ou tard aux parents. Qu’est-ce qu’une punition, comment punir efficacement et qui plus est, justement ?

Une punition doit davantage ressembler à une sanction, c’est-à-dire qu’elle se veut éducative. Sinon, elle n’a aucun intérêt. Educative et pédagogique. Ainsi, elle doit permettre à l’enfant de comprendre son erreur, afin qu’il ne recommence plus ses « méfaits ».

Alors, « punir », permet la socialisation, c’est-à-dire la capacité qu’a un être à vivre parmi les autres. Sans cela, c’est l’anarchie sociétal. Aussi la punition provoque la nécessaire  frustration qui permet à un enfant de grandir. Ainsi sont faites les lois des hommes et notamment leurs proches cousins, entendez les primates. 

Pour qu’une punition soit efficace, elle doit :

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  • Etre après coup : si possible, la punition doit être instaurée après la bêtise, c’est-à-dire de suite. Pas en différé. Elle permet ainsi de « marquer le coup » plus facilement.
  • Etre proportionnelle : pas rentré à l’heure ? Interdiction  de sortie pendant une semaine. Deuxième essai, toujours pas rentré à l’heure ? On double la sanction.
  • Etre en rapport avec la bêtise : pour qu’elle soit cohérente, la punition doit être en rapport avec le méfait. Sinon, la compréhension de « ce qu’il ne faut pas faire » reste assez moyenne. Ainsi, dans l’exemple plus haut, si l’enfant est sorti et qu’il n’est pas rentré à l’heure, on lui supprime un temps ses sorties. Autre exemple : devoirs non-réalisés ? Outre le fait que vous devez prendre le temps de vérifier que les exercices scolaires soient correctement effectués, vous devez sanctionner si l’enfant ne s’y applique pas. Cela dit pas la peine de crier, de taper… On supprime internet, la console, la télévision, voire le club de foot, pendant un moment par exemple.
  • Ne pas être violente : punir ce n’est pas écraser du piment entre ses doigts et frotter les yeux de l’enfant avec, ni mettre l’enfant à genoux sur du gros sel ou du gravier (si si, cela existe encore de nos jours). Ni même le « fouet pêche », ou la savate. Cela s’appelle de la maltraitance. Et je rappelle que ces pratiques sont punies par la loi. La violence n’arrange rien, en tout cas pas dans ces extrêmes. Même si une claque ou une fessée (très rarement cependant) peuvent stopper un enfant dans son élan de bêtises. Après, le recours à la fessée ou claque ne doit jamais être utilisé pour faire mal. Disons, qu’il intervient lorsque le parent est excédé. Mais cela ne doit jamais être la solution première.
  • Etre verbalisée : lorsqu’on puni (après avoir prévenu 2 ou 3 fois avant), il faut expliquer pourquoi l’on sanctionne. Pendant, et après, lorsque tous le monde est apaisé.
  • Faites : pas la peine de dire « si tu continues je vais te punir », alors que vous ne le faites pas : vous ne serez plus crédible et vous risquez d’avoir par la suite des difficultés à vous faire obéir surtout, une fois l’enfant devenu adolescent.

Par ailleurs, il faut permettre (autant que possible) à l’enfant de réparer sa bêtise, dans le sens où cela lui permet de se dire qu’il n’est pas « étiqueté » à vie « méchant garçon », ou « méchante fille ». Et qu’en réparant, des fois on peut « annuler » les dégâts causés et faire ainsi retrouver le sourire aux autres. Enfin, il faut communiquer entre parents sur la punition une fois posée, et hors de question que l’un des parents contredise devant l’enfant, la punition décidée par l’autre.

Article publié dans le magazine « Belle », supplément du « Quotidien », Ile de la Réunion

Dr David GOULOIS : docteur en psychologie, psychologue, psychothérapeute et sexologue sur l’Ile de La Réunion

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