Un enfant, au-delà de sa personnalité qui lui est propre, se construit grâce à ce que lui transmettent ses parents. Le tempérament du marmaille est donc le résultat partiel de ce que les parents auront transmis de positif ou négatif, consciemment ou inconsciemment.
Ainsi, sa façon de voir le monde, d’interagir avec les autres, ses réactions face aux événements de vie (ce qu’on appelle les processus défensifs), sont le produit des parents et des rencontres ou événements qui seront sur sa route.
Pour que l’enfant ne « file pas un mauvais coton », il convient de prendre le temps de donner à son enfant ; il faut :
- lui expliquer l’environnement, le monde, lui expliquer la société, les humains…
- le faire réfléchir, philosopher.
- l’encourager, le valoriser, mais aussi lui dire lorsqu’il s’est trompé, le sanctionner…
Tout cela idéalement, doit se transmettre par la communauté dans laquelle vie l’enfant, mais aussi et surtout par la famille et les parents. Les parents sont porteurs de mythes familiaux : chez les untels l’on est comme ça de père en fils, chez les trucmuches l’on exerce tel métier de mères en filles…Ainsi, les parents vont faire perdurer le mythe ou une partie du mythe à travers des rituels familiaux, lieux et moments de convivialité et de transmission du savoir familial.
Ces rites, ce sont finalement le fameux repas du dimanche midi en famille, les fêtes traditionnelles, les parties de pêche avec papa, le gâteau tisson confectionné avec maman…
Mais dans un couple parental, certaines fois les mythes et les rituels s’opposent : par exemple, monsieur décide ceci, veut transmettre cela, madame l’inverse.
Il convient alors de se mettre d’accord en tant que parent sur ce que l’on souhaite transmettre et comment. Je pense notamment aux valeurs de vie et aux sanctions qui doivent correspondre lorsque ces valeurs sont « bafouées » par l’enfant.
L’enfant refuse de manger ce qu’il y a dans son assiette. « j’aime pas »…Un enfant à le droit d’avoir ses gouts, de ne pas aimer certaines choses, mais il doit gouter…Là si effectivement cela ne passe pas du tout, mieux vaut ne pas le forcer (à noter qu’il faut à l’être humain, gouter au moins trois fois un plat, avec quelques semaines d’intervalles pour s’habituer à un nouveau gout ; à moins que cela ne passe vraiment pas). Mais s’il a déjà mangé auparavant de ce plat et qu’aujourd’hui c’est « beurk », l’on a bien a faire avec un caprice. Papa aura donc signifié à l’enfant : « si tu ne manges pas, il n’y aura rien d’autres, tu devras attendre le prochain repas pour manger. Il n’y aura aucun grignotage possible. Si tu veux le dessert, mange au moins la moitié de ton assiette. Tu ne veux pas ? tu peux sortir de table, car visiblement tu n’as pas assez fin. Tu mangeras mieux ce soir, je le répète il n’y aura rien d’autre ».
Mais maman, de peur que son enfant meurt de faim, par culpabilité (ne pas donner à manger à son enfant, c’est être une mauvaise mère se dit-elle), et parce que cela lui fait mal de voir son enfant pleurer, fera autre chose pour le petit. Ainsi, hors de question de lui préparer autre chose. La maison ce n’est pas un restaurant. Voilà comment la maman vient de casser l’autorité du père et rendre inefficace les futurs autres sanctions ou conditions que poseraient le père plus tard. Plus crédible le papa, maintenant.
Ceci est un exemple, l’on peut même inverser les rôles.
Ainsi lorsqu’un parent pose un acte avec son enfant, l’autre doit se montrer d’accord avec son conjoint et devant l’enfant. Après, lorsque tout le monde dormira, l’on on discutera sur l’oreiller. Vous exprimerez à souhait vos désaccords à votre partenaire en matière d’éducation et vous trouverez mutuellement un compromis.
C’est comme cela qu’on doit procédé pour obtenir une certaine cohérence familiale. Le cas contraire, le risque en serait que l’enfant n’écoute aucun parent : dans notre exemple, ni la mère « car l’on peut par la culpabilité la faire changer d’avis se dira l’enfant », ni le père « parce que la mère ira toujours contre le père et défendra son poussin ».
Bref, pour rester poli, le bazar total.
Article publié dans le magazine « Belle », supplément du « Quotidien », Ile de la Réunion.
Dr David GOULOIS : docteur en psychologie, psychologue, psychothérapeute et sexologue sur l’Ile de La Réunion
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