Etre parent, c’est quoi?

Etre parent, c’est quoi?

Quel parent ne s’est pas un jour posé la question ?
Qu’est-ce qu’être parent ?
Et, y a t’il une recette pour être un bon parent ?

Tout d’abord il n’existe aucun mode d’emploi.

Il n’y a pas de recette tout faite ; être parent c’est un « job » qui s’apprend sur le tas..

Bon c’est vrai, on tient compte des conseils lus ou entendus par ici, par là…

Mais franchement, c’est souvent une question « d’instinct ».

Cependant, ce n’est pas facile tous les jours…

Alors en quoi consiste la mission d’un parent ? Transmettre à son enfant ce qu’on sait mais aussi ce qu’on est pour que le marmaille puisse pousser suffisamment « droit ».

Par la suite il devra s’insérer à son tour dans la société et si possible vous offrir des petits-enfants. C’est globalement l’idéal de chaque parent.

Mais jusqu’à ce moment, il nous reste pas mal de travail ; et il ne se fait pas tout seul…Quelques idées:

  • « Montrer l’exemple » : vous êtes le modèle de vos enfants qui s’identifierons à vous plus tard..Autant dire que ce que vos enfants seront dans 20 ans, sera en grande partie le résultat de ce que vous avez fait (ou de ce que vous n’avez pas fait) avec eux…Tout comme vous êtes vous même le reflet d’une partie de vos propres parents, quant bien même cela vous fait peut-être mal d’y penser. Entre ce qu’on croit être et ce que l’on est, il y a une ravine. Pas la peine de faire la morale ou la leçon si vous ne l’appliquez pas vous-même. Un jour c’est lui qui sera alors assez grand pour vous faire la morale sur votre conduite passée.
  • Etre honnête : ne mentez pas à vos enfants. Donner sa parole ce n’est pas un jeu. C’est très sérieux, et encore davantage chez l’enfant. Par ailleurs vous ne serez plus crédible. Alors pourquoi vous écouterait-il ? La relation enfant-parent/parent-enfant, se base sur la confiance mutuelle.
  • « Se remettre en question » : votre enfant se trompe, fait des erreurs. Vous ne vous privez pas de lui dire. C’est bien. Mais vous en faites aussi. Il est alors intéressant de reconnaître qu’on s’est aussi trompé quand c’est le cas ; et pas à moitié ! N’oubliez pas que si vous êtes de mauvaise fois, votre enfant à de fortes chances de l’être aussi ! « Excuse-moi je t’ai crié dessus parce que je croyais que c’était toi, je me suis trompé ». C’est intéressant car l’enfant comprendra que vous, le parent, n’êtes pas tout puissant. Et toujours par identification, lui-même comprendra que lui non-plus n’est pas tout puissant…Cela évite bien des caprices et de grosses colères ultérieures.
  • Donner du temps : un enfant, ca ne grandit pas tout seul. Si vous ne lui accordez pas du temps, ne comptez pas à ce qu’il vous en accorde plus tard. Dites vous que le temps passe vite et ne se rattrape jamais…S’occuper d’un enfant, c’est dès la naissance que cela se fait et même avant ; s’il n’est pas souhaité, s’il a l’impression d’être en trop, il ne trouvera pas sa place dans la famille. Il souffrira, et par conséquence, vous aussi…En vous impliquant dans sa vie, en s’intéressant à ce qu’il fait, ce qu’il pense, ce qu’il ressent, vous posez de solides bases pour la fameuse et difficile période de l’adolescence. C’est aussi l’occasion de passer des instants privilégiés : une partie de pêche père-fils ? Un shoping mère-fille ? Un moment au parc de jeux tous ensemble ? Cela développe la complicité et donc renforce les liens de la famille. Mais attention, quand on donne du temps, on le donne totalement : à quoi cela sert de jouer au foot si vous avez la tête ailleurs et que vous êtes une vraie passoir dans les buts ? Il ne faut pas se forcer. Si l’on n’a pas la tête à cela, mieux vaut ne pas le faire. L’enfant sent quand vous jouer en vous forçant. Mieux vaut passer du temps ensemble moins souvent mais vraiment prendre du plaisir lorsqu’on est ensemble. Visez la qualité de l’instant, et non la quantité.
Etre parent, c'est quoi? 1
  • Vous donner du temps : stop ! on arrête ! les enfants ne sont pas des anges…Un enfant c’est adorable, mais c’est aussi parfois…chiant. Alors de temps en temps il faut souffler. Pas de mal à cela. On a le droit d’en avoir marre des fois. Alors on appelle la mamie, ou la tatie qui se fera un plaisir de s’en occuper 2 ou 3 heures, voir même une nuit, ou au mieux le week-end. Ce n’est pas se débarrasser d’eux que de faire cela, au contraire. Laisser de côté les propos culpabilisateurs des anciens, des amies, des voisins…Si vous devez vous passer de vos enfants pour qu’ils grandissent, il doivent eux aussi savoir se passer de vous. Etre parent ce n’est pas vouer un culte à ses enfants. Ce sera le moment pour vous de faire tout ce que voulez, ce que vous ne faites ne fait pas d’habitude faute de temps, ou ….d’intimité. Eh, oui ! N’oubliez pas qu’avant d’être un papa ou une maman, vous êtes un homme et une femme, et aussi amant, amante de votre couple… Et avouez que cela fait du bien. Il faut se donner d’abord à soit pour pouvoir donner aux autres par la suite. On ressort les bougies parfumées et les huiles de massage ?
  • Faire de l’école un allié : L’école est votre allié, votre partenaire dans l’éducation de votre enfant…Valorisez l’école et l’instituteur devant votre enfant ; si vous dévalorisez l’école, votre enfant ne s’investira pas dans sa scolarité. D’autant que les petits considèrent l’instit comme un parent de substitution. Si vous dites que l’école ne vous a pas servi, l’enfant considérera que l’école ne lui servira pas non plus. Maintenant ne vous reposez pas totalement sur l’école : c’est bien à vous d’inculquer les fondamentaux de l’éducation : bonjour, merci, au revoir, ne tape pas…
  • Parler de sexualité : le sexe est le sujet le plus épineux rencontré par les parents. Et pourtant cela est primordial. Je rassure, vous n’allez pas pervertir votre enfants en lui expliquant comme on fait les bébés et comment ils naissent. Vous me direz que les enfants apprennent seules les choses de la vie ; ce n’est pas faut, mais souvent ils apprennent mal. Si vous considérez que les amis, les films porno, sont de bonnes façons d’apprendre, vous vous trompez. Et ne comptez pas sur les cours d’éducation sexuelle dispensés à l’école. Il y a des choses, dans certaines écoles, qui ne sont pas abordées en cours, ou carrément survolées parce que le prof est aussi gêné que vous, que l’enfant ! Il ne s’agit pas de parler de fellation à sa fille de 10 ans mais d’être à la disposition des questions de ses enfants et ce, dès le plus jeune âge. Etre à l’écoute ne veut pas dire, jouer l’indiscrétion. Il faut répondre le plus simplement et le plus sérieusement possible : car c’est un sujet très sérieux. Dès 2ans, les enfants les plus éveillés se pose la question de la conception des bébés. Répondez-y en le plus basiquement possible : « Le papa mets sont sexe dans le trou de maman et il met sa graine qui se mélange avec la graine de maman. Un bébé pousse dans le ventre de maman, et plus tard le bébé sort du trou de maman » ; ce n’est plus compliqué, et le gamin en sera satisfait. Vous êtes choqué en lisant ceci ? c’est normal, relisez-le plus tard, à tête reposée. Et n’oubliez pas que le plus dur est d’en parler la première fois ; la deuxième fois, vous aurez moins honte et plus de facilité.
  • Demander de l’aide : dès fois on est débordé… On ne sait plus gérer les gamins, le couple, le boulot…Il est temps d’aller chercher de l’aide. Pas de honte à ça, vous n’êtes par un super-héros. Vous ne seriez pas la première personne et la dernière à aller consulter un professionnel. Vous n’êtes pas fou ou encore un mauvais parent en allant consulter un professionnel de l’enfance : pédiatre, psychologue…Mieux vaut à la limite y aller pour rien et se rassurer, que laisser passer un problème et le payer très cher plus tard.
  • Pas de parent parfait : vous apprenez des choses à vos enfants, mais eux aussi vous en apprennent : ne serait-ce qu’a être parent ! Un parent parfait cela n’existe pas : comme j’ai coutume de dire à mes patients : « on fait ce que l’on peut avec ce que l’on est, dans un lieu donné et dans un temps donné ». Mais cela n’empêche pas de vous améliorer. Ne vous basez pas exclusivement sur les conseils des anciens ou des professionnels : déjà faite confiance à votre instinct ; et ensuite seulement allez chercher de l’aide auprès de la famille ou des professionnels ; et enfin lisez, informez-vous. Le parent ne sait pas tout et il a le droit de ne pas savoir ou de ne pas être à la hauteur tous les jours. Ne vous inquiétez pas, les enfants le comprennent très bien pour peu que vous preniez le temps d’expliquer. Des fois on laisse passer certaines choses parce qu’on est fatigué, ou parce qu’on a pas envie…et alors ?
  • Et enfin : se dire qu’on s’aime, se prendre dans les bras. Pas facile cette affaire. Mais ça fait du bien, sa rassure, ça resserre les liens de la famille. Ne partez jamais du principe que les autres savent que vous les aimez. Ils ne sont pas « devins » ! N’attendez pas non plus d’être dans de gros soucis avant de dires à votre enfants que son comportement vous rend triste et que vous préférez quand il agit autrement. Verbaliser vos émotions et aider le à verbaliser les siennes.

Je terminerai pas une très juste citation de Boris Cyrulnik, neuro-psychiatre :

« Un enfant n’a jamais les parents dont il rêve, seuls les enfants sans parents ont des parents de rêve ».

A méditer…

Pour aller plus loin,

des lectures :

  • « Lorsque l’enfant parait », Françoise Dolto, tome 1 et 2. Autour de 5-6 euros. Facile à lire, conseils aux parents sous forme d’interview de la pédiatre et psychanalyste de renom.
  • « Mouchons nos morveux : conseils aux parents qui ne veulent plus se laisser marcher sur les pieds », Jean-Louis Fournier. Autour de 6-7 euros. Conseils donnés aux parents, mais avec humour.

Sites internet :

Article paru en Aout 2010 dans le magazine  » Belle », supplément Hebdomadaire, du journal « Le Quotidien », Ile de la Réunion

Dr David GOULOIS : docteur en psychologie, psychologue, psychothérapeute et sexologue sur l’Ile de La Réunion

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