Publié dans le magazine « Essentielle », Ile Maurice-Seychelles- Mayotte.
Question : Pourquoi ça choque quand c’est une femme qui veut sortir les menottes et le fouet ?
Réponse : Parce qu’il n’est pas socialement habituel que la femme prenne des initiatives sexuellement. Même si l’homme le désire paradoxalement. Aussi, passé « le choc », il s’y fait assez facilement. Il en redemande même ! A moins d’être enfermé dans un très grand machisme, qu’il ne voit son épouse que comme une mère et non comme une amante…
Question : Pourquoi sont-elles nombreuses à ne pas pouvoir parler de leur désir à leur copain/mari/compagnon ?
Réponse : Il semble que cette hésitation soit transmise de génération en génération de femmes. L’impact culturel et religieux est aussi important. On a trop réduit le rôle de la femme à la procréation ou à l’inverse à la prostitution. La société commence à entrevoir qu’il y a un juste milieu. Etre coquine n’empêche pas d’être une bonne mère et inversement.
Question : Comment et quand parler de ses envies ?
Réponse : On doit parler de sexe, avant, pendant et après les rapports. La meilleur façon est d’être le plus simple et le plus direct possible. Quoi que vous évoquiez à votre conjoint, il est fort à parier qu’il soit surpris.
Question : Comment fait-on face à un homme qui est réfractaire ?
Réponse : Tout dépend des fantasmes. Je déconseillerai un plan à trois ou l’échangisme pour un couple qui n’est pas assez solide…Que l’homme ou la femme soit réfractaire pour l’instant ne veut pas dire qu’avec le temps, l’un ou l’autre ne changera pas d’avis. Et un fantasme ne se réalise pas forcément d’un coup, dans son intégralité. Le couple est fait d’aménagements et de compromis. La complicité, la communication, l’épanouissement personnel (et professionnel) facilitent l’érotisme et la montée du désir.
Question : Est-ce important de réaliser ses désirs pour ne pas provoquer des frustrations ?
Réponse : Si le désir est omniprésent dans la tête, oui. Dans la mesure de ce qui peut être fait dans le cadre légal ou en lien avec sa santé ou celle d’autrui. Car il est certain qu’une frustration peut s’installer et avoir un impact sur l’humeur de l’individu, ce qui aura des répercussions sur le couple, la famille…La masturbation est un bon palliatif, mais peut ne pas suffire. Ce n’est pas non plus parce qu’on a un fantasme qu’il faut le réaliser ou qu’on ait envie de le faire. Parfois, on veut le garder secret, on le réserve à la masturbation. Donc, point de frustration !
David GOULOIS, Psychologue-sexologue, St Pierre, 97410 Ile de la Réunion, 0693917865.
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