La confiance en l’enfant est primordiale. D’une part parce c’est cette confiance qui est à la base d’une relation saine avec l’enfant, d’autre part parce que c’est cette confiance que vous aurez investit en lui, qui lui permettra à son tour d’avoir tout simplement confiance en lui-même.
La confiance participe aussi au respect mutuel. Car en cas de trahison, l’autre descend dans notre estime. Aussi, faire peur à ses enfants plutôt que de leur accorder votre confiance peut résulter d’un de ces points, ou pourquoi pas tous à la fois:
- un manque de confiance en vous-même (comment voulez-vous donner à votre enfant quelque chose que vous n’avez pas) : dans ce cas, vous n’avez donc pas confiance dans les autres.
- la répétition de votre enfance : l’on ne vous a jamais ou presque fait confiance, donc vous reproduisez ce que vous connaissez.
- une trahison que vous avez subie récemment ou durant l’enfance avec quelqu’un de très important pour vous. Du coup, vous avez peur de re-souffrir et vous prenez les devants en quelques sortes.
Dans tous les cas, ne pas accorder votre confiance à votre enfant, c’est le maintenir dans une position de « bébé ». Ne pas faire confiance est donc un frein au processus de maturation de votre enfant. Pas prêt de devenir grand le gamin.
Faire confiance à son enfant, le responsabilise : il devient responsable de lui-même, mais aussi par rapport à vous en tant que parents. Faire confiance permet de faire comprendre qu’une promesse doit être tenue, au risque de perdre des avantages, une considération.
Le problème c’est que certains parents ont des difficultés à admettre que leur enfant grandi et qu’il va devenir un adulte. Parfois ils ont peur aussi que leurs enfants soient en situation d’échec (un peu comme eux parents, l’ont été plus jeunes) et qu’ils n’arrivent pas à se sortir d’embarras.
Et faire peur dans tout ça ? Faire peur à son enfant, jouer sur la crainte d’un possible malheur…C’est une angoisse que les parents ont subis, ou subissent toujours et qu’ils transmettent à leurs enfant. Le classique est de ne pas d’inciter à ne pas avoir de rapport sexuel trop tôt : ben oui, votre fille pourrait tomber enceinte à ses 15 ans comme vous l’aviez été vous aussi à son âge. N’est ce pas votre crainte? Alors vous préférez lui dire que les rapports sexuels avant mariage ce n’est pas bien. Même si soit même on le faisait à étant jeune.
Comment être crédible en ce cas ? Faire peur n’empêchera pas à votre enfant d’avoir ses premiers rapports sexuels, d’aller en boîte de nuit, de prendre sa première « cuite » (être saoul) ou de fumer son premier joint…
Au contraire, chez certains jeunes, le goût du risque ou de transgresser un interdit est encore plus stimulant !
Plutôt que d’utiliser la peur, mettez en place un cadre : l’ensembles des règles que chacun doit respecter à la maison, et faites en sorte que chacun le respecte, vous le premier. Sinon, vous personne ne vous écoutera.
En cas de transgression du cadre, sanctionnez (proportionnellement). Et surtout ne rompez pas le dialogue. Puis, refaite confiance et laissez se tenter une nouvelle expérience du jeune. C’est progressivement qu’on laisse s’envoler son enfant. Cela n’empêche pas que de temps en temps, il désire revenir faire un tour au nid…
Transversalement, communiquez. Une relation forte avec vos gamins (je n’ai pas dis fusionnelle) ne peut qu’être bénéfique. Ainsi pas besoin de faire régner la terreur pour être entendu, compris et suivis. La communication, la tolérance, et surtout la capacité à se remettre en question lorsqu’on est parent, restent les meilleurs armes contre les dérapages de nos marmailles.
« Etre libre ce n’est faire ce que l’on veut, mais faire ce que l’on peut » disait Jean-Paul Sartre.
Article publié dans « Belle », supplément du « Quotidien », Ile de la Réunion
Dr David GOULOIS : docteur en psychologie, psychologue, psychothérapeute et sexologue sur l’Ile de La Réunion
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