Mon enfant n’est pas propre

Mon enfant n’est pas propre

Un enfant doit être « propre ». Etre « propre » c’est être capable de gérer tout seul, comme un grand, la miction et la défécation. Faire « pipi » et faire « caca ».

Pour la vie en société, pour le confort de tous c’est donc essentiel.

Mon enfant n’est pas propre 1

Mais il y a un âge pour l’acquisition de la propreté. Vers 5 ans « normalement » la question est réglée, en sachant que cette acquisition est assez variable d’un enfant à un autre. De certains parents à d’autres…

Eh oui, l’acquisition de la propreté est fortement liée au rapport qu’à l’enfant avec ses parents : n’oubliez pas, l’enfant est une sorte d’éponge aux sentiments des parents…Si vous n’êtes pas bien, si le couple va mal, l’enfant lui, en ressent les effets.

Quelques fois, de vrais troubles peuvent apparaître et compliquer les choses : l’on parlera d’énurésie (votre enfant urine n’importe où, n’importe quand) et d’encoprésie (votre enfant défèque dans les mêmes conditions).

Comment faire acquérir la propreté à un enfant ?
Il ne faut pas oublier que pour tout le monde, vous y compris, aller aux toilettes est un moment de plaisir…Certains en profitent même pour lire..C’est dire l’instant de détente… :

  • En douceur : faut-il préciser, apprendre à l’enfant la propreté ce n’est pas comme avec un animal…Tout d’abord laissez l’enfant jouer avec le pot, laissez-le se familiariser avec. Qu’il fasse connaissance avec ce nouvel objet. A ce propos, le mieux reste bien évidemment les pots en plastique, faciles à laver. Attention à bien rincer en cas de nettoyage au javel.  Laissez dans les toilettes des petits-jouets, des petits livres…Montrez que l’instant du pot est un plaisir, presque un jeu…
  • Ti pa, ti pa… : vers 1 an, 1 an et demi l’on commence l’apprentissage. Faire assoir votre enfant sur le pot, même quand vous pensez qu’il n’a pas envie de faire pipi ou caca. Faites-le plusieurs fois dans la journée en le prévenant : « on va faire pipi, caca, on va sur le pot ». Votre enfant doit connaitre ces mots et vous devez tranquillement lui faire comprendre que c’est sur le pot qu’il va falloir faire…Il va progressivement associer dans sa tête : caca + pipi = faire sur le pot.
  • Montrer l’exemple : mettez le pot devant vos toilettes…Lorsque vous vous irez aux wc, qu’il observe (sans rentrer dans les détails non plus) comment vous procédez. Vous riez ? Moi aussi. Mais il n’empêche que c’est la meilleure façon de faire. L’enfant copie toujours ses parents.
  • Encourager : Si l’enfant fait sur le pot, c’est pour faire plaisir à ses parents. Pour aucune autre raison. Ce n’est que plus tard qu’il va comprendre que tous les grands le font et que donc pour être grand, cela passe par là. Il l’a fait une fois ? Alors là, c’est la fête…On applaudit, on encourage, on valorise devant les autres membres de la famille…Encouragez tout de suite, car là, il va comprendre immédiatement : pipi+caca+pot= maman, papa super contents !
  • Ne pas forcer : selon les enfants, cela prend plus ou moins de temps. Il ne va pas passer directement de la couche au pot en 1 mois. A ce propos passer des couches aux languettes adhésives, vers les couches-slips est une bonne idée : l’enfant porte un slip, une culotte qui ressemble donc à celle des parents ! De quoi faire le grand ! Mais disons qu’un enfant qui a 4 ans et qui n’est pas propre le jour a quelques problèmes (disons que l’objectif est qu’à 5 ans et demi, la propreté de nuit soit complètement acquise). D’autant que pour aller à l’école, on exige cette propreté. Là, s’il n’y aucune raison biologique (consulter le médecin de famille à cet effet), c’est que la raison et psychologique. Mieux vaut consulter le psychologue.
  • Comme un grand : il commence de plus en plus à faire sur le pot ? On passe à la culotte en tissu : il y aura nécessairement des accidents, mais ce n’est pas grave. D’ailleurs même à 4-5 ans voire même un peu plus, il peut y avoir des accidents (on joue et on oublie d’aller au toilette tellement on est bien dans le jeu ; ou alors simplement en dormant). Il commence à être propre le jour ? On commence à enlever les couches de nuit…Il se réveillera peut-être la nuit à cause de l’urine, mais cela passe nécessairement par cette étape. N’oubliez pas : éviter de trop faire boire avant le dodo (sauf si assoiffé, mais bon…) et dites lui de vous appeler s’il veut aller au WC (à ce propos, maman peut être appelée, comme papa).
  • Déculpabiliser : « tu es un bébé », « quelle honte à ton âge »…Si vous faites ça, c’est foutu…Il mettra encore plus de temps à devenir propre. Vous n’en pouvez plus, alors consultez. Ce n’est pas entièrement de sa faute s’il n’est pas propre : c’est aussi celle de ses parents ou d’événements extérieurs (traumatismes divers).
  • On n oublie pas quelque chose ? : on fait laver les mains (et au savon !) même si ce n’est pas lui qui s’essuie les fesses ou les parties génitales, afin que la bonne habitude soit prise. Et on explique comment on s’essuie les parties : les filles de l’avant à l’arrière obligatoirement ; au risque de voir se profiler des infections urinaires sinon. Les garçons on tapote le méat urinaire (la fente à l’extrémité du gland ; il n’est pas décalotté ? On tapote tout de même le prépuce, le bout de peau à l’extrémité de la verge).

Des petits pépins :

  • En sortie : conseils du papa qui écrit ce vous lisez : toujours emmener des couches, un change (même deux) et du papier toilette au cas ou. S’il n’est pas encore tout à fait propre, pour le trajet mettez-lui une couche et expliquez pourquoi. Sauf s’il ne veut vraiment pas ; si vous forcez il va se sentir humilié. Pensez alors à mettre une serviette dans le dos et sous les fesses dans les trajets de voitures.
  • Régression : l’on observe certaines fois, à l’arrivée d’un petit frère ou petite sœur, une régression de l’enfant devenu l’ainé. La jalousie (naturelle) de voir le dernier se faire dorloter, pousse certains ainés à faire les « bébés », et donc à ne plus rester propre…Rien de bien méchant, il suffit de montrer et d’expliquer à l’enfant qu’il n’est pas le seul à la maison et qu’on l’aime toujours autant. Lui montrer que l’arrivée du cadet ne change rien (les parents auraient tout intérêt à passer autant de temps avec l’un comme avec l’autre). Si cela persiste, mieux vaut consulter. Cela se règle sans souci.
  • En cas n’énurésie ou d’encoprésie, consultez un psychologue : c’est souvent lié à une problématique psychologique. Mais surtout ne culpabilisez pas l’enfant. Il ne fait pas exprès ! Rassurez-vous, cela se soigne et n’est pas si rare.

Publié dans le magazine « Belle », supplément du journal « le Quotidien », ile de la réunion.

Dr David GOULOIS : docteur en psychologie, psychologue, psychothérapeute et sexologue sur l’Ile de La Réunion

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