Mon enfant est victime de racket

Mon enfant est victime de racket

Le racket est l’action de voler de l’argent ou un bien à quelqu’un, par un rapport de force ou d’autorité.

Ainsi lorsque votre enfant est contraint par la terreur (verbale et/ou physique) de donner quelque chose qui lui appartient (voire qui vous appartient) il est bien victime de racket.

Aussi, il peut s’agir d’argent, de bijoux, de vêtements ou même de goûter !

Même si le racket semble plus présent au collège et au lycée, on a vu des cas de rackets en école primaire !

L’enfant victime de racket subit une effraction dans son psychisme et/ou sur et dans son corps comme l’est la victime de viol. Il s’agit d’une atteinte violente où l’individu perd tout d’un coup son sentiment de sécurité interne, ce même sentiment qui donne l’impression d’unicité à l’être. En étant attaqué, violé dans son être, l’individu perd un morceau de lui-même, comme si l’agresseur, en lui volant par exemple un bijoux, lui avait volé une partie de son âme, de son psychisme…

Souvent la victime cachera son agression ; de peur que son entourage subisse des représailles, des pression quelconques… La victime, rarement en parlera spontanément. Il faudra que l’entourage, lui tire, plus ou moins les vers du nez…

Cependant, il convient que les proches ne soient pas dans une démarche culpabilisante : qu’on soit clair, la victime n’a pas provoqué ce qui lui ait arrivé.

Les proches devront être dans une écoute attentive, sans jugement du style « mais pourquoi tu n’as pas fait ça, tu aurais pu réagir de telle façon… ». Vous n’étiez pas à la place de votre enfant lorsque cela est arrivé. Et un enfant n’a pas les mêmes facilités, ou les mêmes ressources psychiques qu’un adulte.

Les proches devront éviter de faire justice soi-même. En effet, cela peut avoir des conséquences très graves : altercations avec les parents de l’agresseur, justification devant un tribunal si cela tourne mal pour vous comme du côté de l’agresseur.

Un coup de poing, peut faire vacillé l’autre et ce dernier pourrait se heurter la tête : ce serait dommage d’aller en prison pour homicide involontaire suite à une fracture du crâne…

racket

Par ailleurs, si vous prônez la justice, la loi, il serait intéressant que vous alliez jusqu’au bout de votre démarche ; en effet, après avoir connaissance des faits, montrer à votre enfant qu’un crime ne reste pas impuni. Que la loi est du côté de votre enfant. Et que surtout personne ne peut faire justice soi-même. Qu’on en soit certain, la violence physique ne peut-être utilisée qu’en cas d’auto-défense lorsque la vie est menacée dans l’instant présent…Pas 24h après ! Quoi qu’il en soit il est important que la démarche juridique aille jusqu’au bout : pour que la victime entame plus facilement son processus de guérison et que l’auteur soit arrêté dans ses violences : en effet d’autres enfants pourront être victimes et même, le harcèlement sur votre enfant pourra se renouveler. Il ne faut pas que la victime s’enferme dans la honte, envers soi, envers sa famille, envers ses camarades. Il pourra avoir peur d’être considéré comme « cafteur ». Dans un cas comme cela, l’adulte doit prendre la décision pour le jeune, car le jeune n’a pas le recul de l’adulte et étant en souffrance, ne peut être objectif vis-à-vis de la situation. Même si au début l’enfant pourrait vous en vouloir, de l’avoir contraint à la démarche vers la police ou la gendarmerie, adulte il vous remerciera de ne pas l’avoir laisser en position de victime. Le dépôt de plainte permet vraiment d’aider à tourner la page, mais n’est pas suffisant.

Votre enfant devra bénéficier d’un soutien psychologique pour se reconstruire, car toute agression qui n’est pas élaborée verbalement et évacuée, fini par laisser un traumatisme trop profond qui pourra nuire au développement du sujet : timidité extrême, phobie diverse (phobie scolaire, agoraphobie…), peur constante, troubles du comportement (agressivité par exemple), difficultés scolaires, cauchemars, troubles psychosomatiques (nausées, mots de têtes, absences de règles…), perte d’appétit, dépression…

Les parents peuvent eux aussi avoir besoin de soutien : en touchant à leurs enfants, on touche à une partie d’eux-mêmes. Certains parents n’ayant pas « dépassé » le traumatisme, auront une crainte constante qu’il arrive quelque chose à leurs enfants lorsqu’ils sortiront et donc entretiendront malgré eux, les angoisses de leurs enfants.

 Article publié dans le magazine « belle », supplément du Quotidien, Ile de la Réunion.

Dr David GOULOIS : docteur en psychologie, psychologue, psychothérapeute et sexologue sur l’Ile de La Réunion

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