Essentielle : Quelle est l’origine/l’histoire du baiser (avec la langue) ?
David GOULOIS : A priori, lors de la seconde guerre-mondiale, au débarquement américain sur les côtes françaises, les soldats d’Oncle Sam auraient observé pour la première fois de leur vie, cette pratique franco-française et donc l’auraient baptisé « french-kiss ».
Essentielle : Quelle est l’importance du baiser dans la sexualité ?
David GOULOIS : qu’il soit avec la langue ou pas, il fait parti des préliminaires dits « de base ». Ainsi, si beaucoup d’hommes pourraient s’en passer lors du rapport sexuel (focalisés qu’ils sont sur le pénis), ce n’est pas du tout le cas de la majorité des femmes.
La bouche est une zone érogène et ainsi, embrasser « goulûment » est une manière de s’exciter mutuellement, d’autant que la salive masculine transmettra des hormones (testostérones) sensées émoustiller d’avantage la partenaire.
Une hypothèse circule sur le net : il s’agirait de vérifier l’état immunitaire du partenaire….Je n’en suis pas convaincu, car si c’était le cas, l’espèce humaine et ce quelle que soit sa culture, aurait recours à ce mécanisme « réflexe » pré-reproducteur. Hors, toutes les cultures n’y ont pas recours. C’est donc quelque chose d’acquis et non d’inné. De facto, l’argument biologique ne tient pas.
Essentielle : Le french kiss peut être une action qui ne plaît pas à tout le monde ?
David GOULOIS : C’est une question de cultures, de croyances religieuses…Certains évoquent aussi le manque d’hygiène à l’échange de fluides buccaux. La bouche, il est vrai, est tout de même le premier organe de mastication et de digestion des aliments. Mais bon, rien n’empêche de se brosser les dents avant (je suis français, je plaide pour ma cause…) !
Essentielle : Si le conjoint n’aime pas embrasser quelles pourraient être ses raisons ?
David GOULOIS : Un « puritanisme » religieux ancré dans la famille serait possiblement la première raison. Mais, j’ai rencontré des cas, où la personne, en l’occurrence pour l’exemple une femme, avait été agressée sexuellement. L’auteur l’avait notamment embrassé de force.
Essentielle : Comment, dans ce cas, réconcilier ceux qui aiment et ceux qui n’aiment pas ?
David GOULOIS : Si c’est important pour au moins un des partenaires, il faut savoir que c’est toujours possible de se réconcilier avec cette pratique. En thérapie ce n’est pas quelque chose de généralement très compliqué à traiter ; une fois trouvé la cause (du dégoût, du rejet) on procède à des exercices dits « cognitivo-comportementaux ». Évidemment, c’est nettement plus facile si le patient a un partenaire. En quelques séances, c’est souvent chose réglée.
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