Le burn-out ou épuisement professionnel est la conséquence de « risques psychosociaux », c’est-à-dire des risques pour la santé physique et ou mentale rencontrés au sein du travail.
Dans ces risques, s’y trouve :
- Le harcèlement moral et sexuel (qui sont des faits considérées par la victime et le code du travail, comme des agressions répétées)
- Toutes formes de violences (verbales, physiques…)
- La pénibilité du travail tant sur le plan intellectuel (contrôleur aérien par exemple) , physique (salariés du bâtiment, agriculteurs, marins-pêcheurs…) ou social (travailleurs sociaux, policiers…).
Le burn-out s’origine principalement dans une mauvaise politique managériale. C’est au patron de réduire les risques sociaux ou de proposer des formations au salarié permettant de réduire ces risques.
Ces risques provoquent le stress physique et psychique (soit l’ensemble des réponses de l’organisme soumis à des pressions ou contraintes de la part de son environnement).
Et c’est donc suite à ce stress que peut surgir le syndrome du burn-out (épuisement professionnel).
Les différents symptômes rencontrés dans le burn-out seront :
- les douleurs généralisées,
- le manque d’attention,
- l’insomnie
- l’irritabilité,
- l’impatience
- l’épuisement physique et psychologique,
- le manque de motivation pour se lever et aller travailler.
A ces symptômes peuvent se greffer une dépression sévère, qui peut conduire jusqu’au suicide. Pour rappel, cinq symptômes sur les neuf ci-dessous, doivent être présent depuis au moins deux semaines :
- humeur dépressive
- diminution de l’intérêt et du plaisir,
- perte d’appétit et de poids d’au moins 5 % par mois,
- insomnie ou hypersomnie (excès de sommeil),
- agitation ou retard au niveau psychomoteur (c’est-à-dire en terme de mouvements physiques),
- fatigue et perte d’énergie,
- sentiment de culpabilité ou manque de valorisation de soi,
- trouble de la concentration,
- pensées de mort et de suicide.
Ces symptômes ne doivent pas être reliés à l’utilisation de médicaments, d’une substance, ou encore liés à un problème médical ou à un deuil.
La prévention sur le lieu de travail, permet d’éviter un souffrance individuelle et donc conjugale et familiale, qui peut par ailleurs pousser aux conduites addictives (prise de stupéfiants, de stimulants, alcoolisme…) ou encore comme je le disais plus haut, aux passages à l’acte comme le suicide. Cette prévention doit être effectuée par les « comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail » (CHSCT). Les délégués syndicaux, du personnel, doivent eux aussi répondre eux demandes des salariés. Cependant, ce sera la médecine du travail qui sera la plus performante pour prendre en charge le salarié en souffrance et lui proposer un arrêt de travail.
Si l’origine du burn-out est managériale, il conviendra de prendre rendez-vous avec un avocat (possibilité d’aide juridictionnelle pour limiter les frais) ou avec la maison de la justice de votre commune.
Il est possible d’aller directement au tribunal des prud’hommes, mais afin de recevoir un accueil plus personnalisé, les interlocuteurs cités plus haut sont peut-être plus adaptés.
Le psychologue quant à lui, au-delà de vous apporter un soutien psychologique, pourra évaluer votre souffrance et vous fournir une attestation si besoin (précieuse pour les éventuelles procédures juridiques).
Mais c’est avant tout à l’ensemble des salariés d’exprimer une solidarité. Souvent les salariés craignent de perdre leur poste : cette crainte est souvent fondée par l’ignorance de ses droits et des devoirs du patron. Comme on dit « au royaume des aveugles, les borgnes sont les rois ».
Ainsi, l’on fera ce qu’on veut des ignorants ; certains patrons le savent et en jouent, d’où l’intérêt de se former auprès de syndicats ou encore de rechercher un maximum d’informations sur internet. Si votre représentant syndical est décevant, allez à la source : au siège social, ou inscrivez-vous auprès d’un autre syndicat.
Les salariés doivent faire « bloc » lorsqu’ils observent une politique managériale anormale ; jamais un patron ne licenciera un groupe de salariés. Cela ferait scandale et la presse commencerait à s’en mêler ; à ce propos la presse, lorsque les conditions de travail sont hors normes, peuvent être un appui sérieux, sous réserve du conseil d’un avocat. Le mauvais patron tentera plutôt de les diviser et de potentiellement les virer un par un. Que le salarié n’imagine pas qu’en faisant profil bas le patron tyrannique l’oubliera ! Qu’il soit assuré qu’un jour, son tour viendra !
Par ailleurs, tous salariés cumulent des droits à la formation qu’ils peuvent faire valoir : un bon moyen d’évoluer, de se reconvertir, de prendre une « pause », de s’éloigner d’une ambiance de travail difficile.
Enfin, le dialogue reste toujours la meilleurs solution lorsqu’on souffre au travail. Privilégiez ce registre avec votre patron. Cela nécessite de prendre son courage à deux mains, c’est certain, mais cela peut vraiment débloquer ces situations. Surtout que des fois, le patron peut être vraiment de bonne fois et qu’il peut s’agir de malentendus.
De toute façon, le dialogue doit toujours être tenté avant d’aborder des aspects plus juridiques.
Article publié dans « Belle », supplément du Quotidien, Ile de la Réunion
Dr David GOULOIS : docteur en psychologie, psychologue, psychothérapeute et sexologue sur l’Ile de La Réunion
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