L’addiction au sexe

L’addiction au sexe

Essentielle : L’addiction au sexe, qu’est ce que c’est ?

David GOULOIS : Il s’agit d’un trouble psychique assez grave qui peut réellement handicaper la vie quotidienne d’un individu. En effet, cette « drogue » peut contraindre la personne à se masturber (avec ou non pornographie) ou à pratiquer une forme quelconque la sexualité, plusieurs fois par jour et tous les jours (cela est différencier d’un jeune couple fougueux ou d’un adolescent en pleine construction hormonale et psychique).

Le mécanisme de l’addiction sexuelle est sensiblement le même que pour toute addiction. L’addiction vient combler une carence affective infantile : en sorte l’enfant n’a pas été reconnu pour ce qu’il est, ou dans ses besoins, et a donc satisfait à son désir ou à considérer qu’il ne pouvait réellement exister qu’en faisait ce qu’il voulait en cachette de peur d’être grondé, puni. L’addiction, vient « faire la nique » aux parents, c’est un moyen de s’affranchir d’eux, de faire ce qu’ils n’auraient absolument pas voulut qu’on fasse, d’être de façon totalement illusoire, libre d’esprit. L’addictif se réfugie dans son monde et lorsqu’il est crise, se sent euphorique et « bien » à ce moment ; c’est l’après euphorie qui est difficile à gérer, l’individu culpabilisant de ce qu’il a fait. C’est alors que pour déculpabiliser ou ne plus ressentir la douleur émotionnelle, il reprend ce qui lui a donné l’euphorie, et ainsi de suite…L’addiction est donc sans fin, c’est un cercle vicieux, qui est toujours de plus en prégnant dans la vie de l’addictif. Ce dernier s’étant accoutumé à la dose ou à la fréquence qu’il connaissait, il a besoin de plus de produit ou plus de fréquence pour retrouver l’euphorie qu’il a connu avant. Certains addictifs sexuels, ne vont même plus travailler, pour pouvoir satisfaire leurs besoins.

Essentielle : Est-ce une affection qui touche les femmes ou plus les hommes ?

David GOULOIS : C’est aujourd’hui encore, un problème qui concerne davantage les hommes que les femmes. Les hommes sont de toute façon plus concernés par toutes les addictions. Il y a particulièrement chez l’homme, la honte de la sexualité et une difficulté à exprimer ses émotions, qui vont renforcer le trouble car sa pratique se réalise davantage en « cachette ». Pour le sujet masculin, l’addiction sexuelle est rapidement associée par la société contemporaine comme une perversion qui amènerait le sujet à « sauter » sur tout ce qui bouge, à aller jusqu’au viol, y compris des enfants. Ce qui est bien entendu totalement faut, les agresseurs sexuels n’étant pas dans la majorité des cas, des addictifs au sexe.

En fait, au siècle dernier, l’on considérait qu’un homme addictif sexuel issus d’un milieu modeste, était un prédateur, tandis qu’un homme addictif sexuel issus d’un milieu aisé, était un « Don Juan ». Ce n’est plus le cas aujourd’hui (ou cela l’est moins en tous cas), tout homme trop focalisé sur la sexualité peut être (abusivement) taxé de pervers. Ainsi, comme l’homme arrive difficilement à parler de ce qu’il ressent, l’objet de son addiction (le sexe) est mal perçu socialement. Et comme tout ce qui est interdit est attirant (pour l’addictif, fondamentalement anti-conformiste et marginal, son addiction renforce dette marginalité), cela renforce son besoin.

La femme, elle, verbalisant beaucoup plus facilement ses émotions, et ce, depuis le plus jeune âge, les addictions s’installent moins souvent chez elle. Il faut dire également que socialement et particulièrement dans les société encore traditionnelle comme Maurice ou La Réunion, il est encore mal vu, qu’une femme boive un verre seule, fume, ou encore regarde de la pornographie, ou même initie le rapport sexuel : ainsi elle n’ose pas toucher au produit qui pourrait lui donner envie de poursuivre sa consommation en cas de faiblesse psychologique : la femme devient donc généralement peut addictive de tous ces choses, car la drogue de la femme dans une société traditionnelle, ce sont ses enfants (ce qui n’est pas souhaitable pour autant, les enfants étant étouffée par elle et ne pouvant s’autonomiser; il est en ainsi par exemple, des mères qui donnent le sein encore tardivement, ou de celleq qui autorisent l’enfant à dormir dans leur lit). Ainsi, la femme moderne, dite occidentalisée, s’affranchit de plus en plus de ces conventions, et risque effectivement de développer davantage d’addictions, dont celle au sexe.

Essentielle : Quels sont les « symptômes » chez une femme ?

L'addiction au sexe 1

David GOULOIS : Ce seront les femmes nympho-maniaques ou hyper-sexuelles. Il y a besoin sexuel excessif qui amène à « consommer » presque n’importe quel type d’homme. Le trouble au père originel est nécessairement à questionner, c’est en lien avec un complexe d’Oedipe non-résolus.

Il faut également évoquer le trouble psychique « border-line » dit également « état-limite ». avec ce trouble, chez la femme, ce qui est recherché ici n’est pas à proprement l’acte sexuel, mais l’affection. La femme « prostitue » son corps pour recevoir l’affection d’après rapport, ou avoir le sentiment d’âtre aimée, désirée.

Essentielle : Est-ce un comportement qui peut être dangereux ?

David GOULOIS : Oui, car l’addictif peut avoir des comportements pourtant être interdits par la loi, pour satisfaire à ses besoins. Cela peut amener également à pratiquer d’autres addictions en parallèle pour amenuiser la culpabilité de la première addiction : ainsi il est courant qu’un addictif sexuel consomme en parallèle beaucoup de tabac et/ou d’alcool. Voire d’autre produits plus lourds, comme des médicaments psychotropes ou de la cocaïne par exemple. Et l’addictif sexuel peut être amené à côtoyer des lieux qui ne sont pas forcément très sécurisé, j’entends par là, les discothèques et leurs toilettes, parkings ; les lieux d’orgie sexuelle, comme les établissements libertins ; ou encore le fait de pratiquer avec n’importe quel (quelle) inconnu (e), peut être source d’agression physique.

Essentielle : Comment s’en sortir ?

David GOULOIS : Une thérapie avec un sexologue ou un addictologue est nécessaire. Souvent l’on va explorer les causes infantiles amenant à l’addiction, puis à réduire la force des symptômes par des exercices. Il est souhaitable que dans le cas d’addiction sexuelle, que le conjoint soit convié dans la prise en charge à un moment ou un autre, car son comportement peut renforcer l’addiction. Et le conjoint peut être un partenaire thérapeutique essentiel. Quoi qu’il en soit, comme toute addiction, le risque de rechute est toujours possible, mais qu’on se rassure, l’on s’en sort si l’on est actif de sa propre prise en charge. 

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