La dépression périnatale

La dépression périnatale

Cette dépression qui touche les futures mères et les jeunes mères, consiste en une pathologie dépressive pendant la grossesse (dépression pré-natale) et après l’accouchement (baby-blues et dépression post-partum ou post-natale).

Avant l’accouchement :

Pendant la grossesse (étape pré-natale), l’influence des hormones, le changement du corps tant interne (physiologique) qu’externe (son aspect) vont fluctuer l’humeur de la future maman. Cette fluctuation est normale, bien que difficile à vivre au quotidien, que ce soit pour madame, ou son environnement proche. A cette influence, certaines fois se rajoute un inconfort psychologique : la future mère se pose moultes questions sur la bien fondé de sa grossesse, se demande si elle sera une bonne mère, se demande si elle arrivera à gérer…Souvent, ces questionnements proviennent d’une enfance peut sécurisante, lorsqu’on n’aura jamais eu les modèles parentaux bienveillants, ou encore parce que ces parents se présentaient tellement parfaits, que l’on doute d’arriver un jour à être aussi « bon » à son tour…Bref, souvent lors de la grossesse, le passé refait surface, en positif ou négatif. Ainsi, il n’est pas rare et même quelque part logique, qu’une femme enceinte soit à fleur de peau.

Pendant cette période pré-natale, il faudra aussi gérer le bonhomme (si y en a un) et ses désirs, ses envies, ses incompréhensions…Lui aussi, devra gérer son ressenti et ne pas déserter la case au moindre coup d’éclat à la maison. Il lui est demandé d’être patient, et avenant.

Il faudra gérer aussi sa propre famille, d’une part ses enfants précédents (les ainés), d’autre part les futurs grands-parents, ces derniers étant très souvent pourvoyeurs de conseils, voire même de critiques. Que les grands-parents donnent des conseils, mais qu’il sachent aussi de taire. Madame ne vit pas sa grossesse à la même époque qu’eux. Et une grossesse c’est une aventure à chaque fois nouvelle : parce que l’enfant est différent, parce la mère, le père sont différents, parce que l’époque, l’environnement est différent…Ce qui a fonctionné pour mamie, n’est pas forcément adapté à la future maman. Et puis rappelons les choses, il s’agit de l’enfant de la mère pas de la grand-mère. Que la mère écoute donc son instinct maternel avant tout. Les mères savent souvent très bien ce qu’il faut pour elles. Cela n’empêchera pas, bien au contraire, aux grands-parents de se montrer disponible, ne serait-ce que pour écouter.

Madame, devra faire aussi avec son inactivé professionnelle, surtout si elle était épanouie dans son travail.

Enfin, la migration, les conditions matérielles dans lesquelles vie la future-mère ont un rôle à ne pas négliger. Une femme, sans doute plus qu’un homme, a besoin d’un environnement sain et sécurisant à apporter à son enfant. Le cas contraire elle ne sera automatiquement pas « bien ».

Autant dire qu’une grossesse, même si c’est un bel acte de la nature, n’est pas forcément tout rose.

Après l’accouchement :

La dépression périnatale 1

Il peut y avoir un épisode de baby-blues. La moitié des femmes connaitrons cet état. Il s’agit d’une déprime, qui survient dans les 2 à 5 jours suivant l’accouchement et qui dure généralement entre 2 et 3 jours. Il s’agira en général d’un sentiment d’inutilité, l’idée d’être incapable, accompagné de tristesse..

On voudrait réussir comme l’idéal maternel qu’on a dans sa tête (sa propre mère, ou la représentation qu’on s’en fait) et l’on n’y arrive pas.

La dépression post-partum, elle, survient après un à deux mois suivant l’accouchement. 15 % des femmes sont atteintes par cette pathologie. Les symptômes dépressifs ( plusieurs symptômes pourront être présents : perte d’appétit, ou appétit excessif, idées noires, perte de l’envie, inactivité prolongée, irritabilité, dévalorisation de soi-même, insomnie ou hypersomnie…) seront relevés par l’entourage, qui enverra rapidement la jeune mère consulter son psychologue, tant il est vrai qu’une dépression post-partum installée, peut se prolonger facilement si elle n’est pas prise en charge.

L’importance du conjoint et de la famille, non culpabilisante est importante. Il est essentiel que l’entourage reconnaisse cette vrai souffrance, bourrée d’inquiétudes, pour que la mère puisse commencer son apprentissage de maman, sereinement. D’autant que l’enfant, étant en interaction fusionnelle avec sa mère, ressentira lui aussi cette souffrance, et à son tour pâtira de cet état. Et l’on connait l’importance des premiers mois de la vie d’un bébé, dans l’évolution psychologique de son enfance. Au-delà, des conséquences sur l’enfant, les répercussions seront importantes pour la vie de famille, de couple, ou encore professionnelle. Et comme un cercle vicieux, si cela ne va pas dans ces domaines, la dépression sera alors entretenue.

Article publié dans le magazine « Belle », supplément du « Quotidien », Ile de la Réunion.

Dr David GOULOIS : docteur en psychologie, psychologue, psychothérapeute et sexologue sur l’Ile de La Réunion

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