Vous seriez atteint d’onychophagie, une « manie » qui consiste à se ronger les ongles régulièrement. Particulièrement fréquente à l’adolescence, cette manie peut perdurer à l’âge adulte.
Originairement, cette pratique est utilisée chez tout animal ayant des ongles (homonidés) et des griffes, pour « couper » ce qui est en trop, et pourrait causer des blessures plus importantes pouvant s’infecter (retournement de l’ongle lors d’une course par exemple).
Donc, cette manie reste naturelle, mais à l’extrême peut devenir pathologique, d’autant que les ongles sont des phanères (comme les poils et les cheveux) ayant un rôle de protection important d’une part, et un rôle utilitaire d’autre part (ouvrir un paquet de biscuits avec ses ongles devient plus compliqué lorsqu’on en a plus !).
A l’extrême il s’agit d’un acte sadique (destructeur) retourné contre soi, de type oral.
En ce sens, les onychophages avérés sont des personnes anxieuses ayant de forts besoins affectifs. Parfois des timides ou anciens timides.
Il y a aussi chez certains adeptes, le besoin « d’égaliser » les ongles ; si une petite peau dépasse/ Si l’ongle n’est pas symétrique cela dérange, énerve. Là, on retrouverait un fonctionnement propre à l’ordre, à la rigueur, mais toujours sadique car exigé contre soi-même. Un fonctionnement « obsessionnel », obsédant si vous préférez.
Quoi qu’il en soit, se ronger les ongles, apaise…
Il ne sert à rien de camoufler les résultats, inesthétiques au passage. Le mieux reste de traiter la cause. Car ce fonctionnement réapparaîtra, à la moindre situation anxiogène (qui provoque de l’angoisse).
Le problème peut prendre des proportions importantes jusqu’à l’atteinte de la chaire, juste en dessous de la peau.
Par ailleurs, certaines personnes peuvent volontairement ou non, avaler leurs ongles (les rognures) ce qui peut provoquer des dégâts au pharynx (inflammation).
Une thérapie psychanalytique pour comprendre la cause, associée à une thérapie cognitivo-comportementale, en viendra facilement à bout.
Une variante concernant les cheveux : la trichotillomanie (arrachage des cheveux, cils et/ou sourcils) et la trichotillophagie (avaler après arrachage, poils et cheveux).
Cette variante étant moins courante, est davantage cachée par l’auteur pour des raisons de honte (ce qui en retour stimule la pathologie). Aucune honte n’est à ressentir pourtant, il s’agit de la même chose que l’onychophagie mais déplacée sur une autre endroit du corps.
En attendant vous pouvez dès que la compulsion de ronger arrive : mâcher quelque chose, mais attention à devenir compulsif du chewing-gum par exemple (danger pour les dents et l’estomac).
Si cette compulsion prend trop de place dans votre vie, une consultation s’impose afin de vous débarrasser de ce comportement.
Article paru dans le magazine « Belle », supplément du Quotidien, Ile de la Réunion.
David GOULOIS, Psychologue clinicien, psychothérapeute et sexologue, consultations à St Pierre, ile de la Réunion 974, 0693917865
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