L’homosexualité

L’homosexualité

L'homosexualité 1

Des préjugés :

Certains d’entre-nous considèrent l’homosexualité comme une maladie, une aberration de la nature, une perversion ou encore un pêché au regard de Dieu.

Tout d’abord l’homosexualité cela ne s’attrape pas, ce n’est pas une maladie et on n’en « guérit pas ». Ce n’est pas contagieux. Une personne « homo » n’est pas d’avantage porteuse d’une maladie qu’une autre personne. Tout « gay » n’est pas porteur du sida ou autre maladie sexuellement transmissible…

L’homo n’est pas un dépravé sexuel. Etre homo ce n’est pas être un pervers pédophile, ou encore pédéraste, travesti, prostitué…Un Gay n’est pas forcément efféminé. Une lesbienne, n’a pas forcément le style camionneur-catcheuse. Et inversement.

Un homme qui fait de la danse classique en collant n’aime pas d’office les hommes. Et ce n’est pas parce qu’un homme à une voix moins grave ou plus aigüe que les autres qu’il est homo. Rien à voir.

Franchement, l’attirance pour le même sexe n’est pas tamponné sur le visage.

L’homosexualité, dans notre culture, a toujours repoussé. Mais aussi « attiré »…

Vous comme moi, avons déjà avez vu le nombre conséquent d’annonces lesbiennes, gays, ou bi-sexuelles dans les journaux gratuits. Je sais, vous n’aviez regardé que par simple curiosité ou pour rigoler… Cela dit, beaucoup d’entre nous sont tout de même très curieux et ce, chaque semaine…

L’homosexualité ou en tout cas les « comportements homosexuels » sont plus courant qu’on ne le crois. Par ailleurs, la culture actuelle tend au style androgyne et à la bisexualité. Il n’est pas rare à titre d’exemple, que chez les couples de la quarantaine, on invite un nouveau partenaire de jeux…

Il y a des adultes qui initialement avaient un comportement hétérosexuel et qui deviennent ou tentent une expérience homosexuelle ou bi-sexuelle : c’est notamment le cas de certains parents. Vont-ils abuser de leurs enfants maintenant qu’ils ont révélés leur homosexualité ? Cette « envie » homosexuelle n’est pas apparue du jour au lendemain.

Autre cas, les parents qui organisent des parties de plaisir à 3-4 personnes, avec échange de partenaires (dans tous les sens possibles). Sont-ils de mauvais parents à leur retour à la maison ? Si cela se trouve certains membres de votre famille, vos collègues, s’y adonnent volontiers.

L’homosexualité, les hommes ont plus de difficultés à en parler (ou alors toujours en plaisantant). Pourtant ils sont les premiers à en fantasmer : ils devancent largement les femmes dans les désirs de partager leur conjointe avec un autre homme (triolisme) et d’en regarder les ébats. Les premiers aussi à fantasmer sur deux femmes s’ébattant entre elles, devant eux.

Il n’est pas rare pour les hommes de regarder ou de pratiquer la masturbation en groupe de copains devant un film pornographique. Il est vrai que ce n’est pas réellement un acte sexuel entre hommes. Il n’empêche que partager du plaisir sexuel entre copains tout de même, ne serait-ce que par le regard, est un acte homosensuel.

Alors hypocrisie masculine ? Pas si simple. Disons que c’est la société et à fortiori certaines religions qui poussent l’homme à s’enfermer dans un fonctionnement à tout prix viril.

Connaissez-vous beaucoup d’hommes qui avouent pleurer quand ils souffrent ?

Alors d’où vient cette attirance pour le même sexe ? On vit avec son homosexualité, comme on vit avec son hétérosexualité, ou encore sa bi-sexualité…Mais dès fois on se rend très vite compte de son attirance pour le sexe identique.

Ce n’est pas à proprement parlé un choix : ce n’est pas moi qui décide d’aimer les femmes et/ou les hommes. C’est la vie. Il est aussi difficile de stopper une érection à la vue d’une belle femme, si l’on aime les femme, qu’il est difficile de stopper son érection devant un bel-homme, si l’on aime les hommes…Y aurait-il quelque chose de naturelle à cette affaire ?

Chez les animaux, il y a aussi des rapports homosexuels. Et ce ne sont pas des rapports sexuels par erreurs, ou à défaut d’avoir « à disposition » un partenaire de l’autre sexe que le sien. Les « bonobo », proches cousins des chimpanzés, pratiquent l’acte sexuel dès qu’il y a une tension : entre femelles et mâles ; mais aussi entre mâles et entre femelles (si, si…laissez libre à votre imagination).

Mais nous ne sommes pas des singes… Faux. A 98% notre patrimoine génétique est identique au chimpanzés.

L’homosexualité, ne date vraiment pas d’aujourd’hui. La Grèce antique en est l’exemple le plus connu.

Toujours pas convaincu ? Alors sachez que nous sommes tous bisexué dès la naissance : nous possédons tous un côté féminin et un côté masculin.

Avez-vous déjà vu un homme allaiter au sein ? Ce téton masculin ne sert à rien…

La solution est chimique (hormonale) et ce dès la 5ème semaine de grossesse. Avant cette étape de croissance, l’embryon est à la fois mâle et femelle. Son code génétique ne sait pas encore exprimé. De même pour les hormones : si la testostérone se trouve préférentiellement chez l’homme, elle est aussi présente chez la femme (ne serait-ce que pour les poils).

Et l’on trouve aussi des œstrogènes (l’hormone féminine qui participera à la croissance des seins, des hanches, etc..) chez l’homme.

Des doutes sur la sexualité :

Vous ne vous en souvenez pas, mais étant enfant, vers 3 ans, fille et garçon vous avez tripoté votre anus. Si, si…C’est que d’une part l’anus est un endroit érogène, et que d’autre part vous étiez curieux de votre corps. C’est normal, cela n’a rien à voir avec l’homosexualité. D’ailleurs mêmes vos enfants le font aussi. Dès fois vous tombez « sur le fait accompli ».

Mais bien souvent « ils ne vous préviennent pas quand ils le font »…

Ces enfants arrêteront parce que vous leur aurez fait comprendre un jour, que le « caca », que tout ce qui, sort des fesses, c’est sale. Et puis il faut dire que l’odeur n’est pas terrible…

Votre garçon joue à la poupée, à la dinette ? La belle affaire, il ne sera pas moins « viril ». Votre fille elle, joue au voiture ou à « action man » ? Elle n’en sera pas moins « féminine ». Vos enfants sont modernes et c’est tout.

Avoir des « idées » homosexuelles ou mêmes des rêves, est courant. Voir même très courant, en particulier chez l’adolescent. Mais cela n’a rien à voir avec les quelconques signes d’une homosexualité ! Si lorsqu’on est un homme, l’on rêve de se faire pénétrer par un pénis, cela ne fait pas de vous un gay. L’interprétation des rêves n’est pas si facile.

Le rêve s’interprète avec un professionnel. Pas dans les livres « clefs en mains ».

L’adolescence est une période où l’on se cherche sexuellement. Alors pas de panique si l’on rêve de se blottir dans les bras de sa meilleure amie lorsqu’on est une fille, ou que par mégarde un bisou sur la bouche entre filles fut échangé…Cela ne fait pas de vous une lesbienne. Il faut du temps pour se connaitre et connaitre sa sexualité.

De même, certaines fois l’on est attiré par une personne de même sexe que soi (par exemple un prof), on aurait envie, on ressent une certaine émotion, une sorte d’amour : peut-être que cette personne représente le frère ou la sœur, ou encore le père ou la mère que vous n’avez jamais eu ?

Bon et si malgré tout, vous êtes certain de cette attirance pour le même sexe ?

Si votre enfant se dit homo et en est convaincu ? Il va falloir faire le deuil du fantasme que vous aviez à son propos : celui d’un homme ou d’une femme qui lorsque vous l’imaginiez dans le futur, en couple classique. Pour autant il pourra se marier, avoir des enfants…

Mais en tant que parent, c’est bien normal d’être perdu. On s’en retrouve un peu comme saisi, on ne sait plus quoi penser, certains parents se reprochent des choses, commence à imaginer un scénario (« c’est à cause de ta mère, elle t’a trop couvé quand tu étais petit », « il va attraper le sida »…). Cela vous fait souffrir.

Des fois en tant que parent, on s’en doutait un peu qu’il était homo. Il y avait des signes, des attitudes qui laissaient planer un doute quand il était petit ou ado. Mais des fois on tombe réellement des nues.

Quoi qu’il en soit cela ne vous empêche pas d’aimer votre enfant comme avant. Homo ou pas, il reste votre enfant. Par ailleurs, en vous disant ce qu’il est profondément, il vient de vous donner toute sa confiance.

« Mais que va penser ton père ? Et la famille ? Et les voisins ? Et le prêtre ? ».

L’essentiel n’est-il pas qu’il soit heureux ?

A l’inverse, si l’on se sent devenir homosexuel et qu’on le vit mal, ne pas hésiter à se faire accompagner par un professionnel. Surtout ne pas culpabiliser. Si vous vous sentez homo, vous ne pouvez pas lutter contre ce que vous êtes. Vous n’avez qu’une seule vie. Et elle est relativement courte. Vivez pour vous et non pour les autres. Les autres n’ont pas à vous dicter, à vous dire qui aimer. S’ils ne veulent pas de vous, peut-être qu’il faudrait mettre les distances ? Des fois, sa vraie famille ce n’est pas celle qu’on croit…Ce n’est pas celle qui ne vous comprend pas, qui ne vous accepte pas comme vous êtes.

Etre en famille ce n’est pas une question du « même sang ». C’est avant tout une affaire de partages, d’échanges, de constructions ensemble. Certaines fois, ce sont nos amis qui constituent notre vraie famille…

Egalement pourquoi ne pas contacter les associations homosexuelles de la région, à défaut en métropole ?

Lisez sur les forums internet : vous n’êtes pas seul à vous poser les mêmes questions. D’autres sont aussi perdus que vous.

Ne pas en parler, c’est cacher ce que vous êtes. Hors, vous avez le droit à votre part de bonheur. Comme tout le monde.

Il faut en parler : à ses vrais amis d’abord. Et si on le peut, en parler à sa famille. Par ailleurs, les prêtres sont de plus en plus ouverts à la question. Enfin, votre médecin traitant, le « psy » sont aussi capable d’entendre sans juger.

Petit lexique :

Androgyne : personne dont on ne sait physiquement pas à quel sexe elle appartient.

Bi-sexué : qui possède les deux sexes

Bi-sexuelle : qui aime les hommes et les femmes.

Erogène : qui donne du plaisir ( généralement une zone du corps : pénis, vulve, anus, creux derrière le genoux, lobe de l’oreille…).

Gay : homme qui aime les hommes

Hétérosexuel : qui aime le sexe opposé

Homosensuel : pratique ou attitude « homo » sans pour autant passer à l’acte physique vers le même sexe.

Lesbienne : femme qui aime les femmes

Pédéraste : qui aime sexuellement les garçons adolescents

Pédophile : qui aime sexuellement les jeunes enfants

Article paru en Septembre 2010, magazine « Belle », supplément hebdomadaire du journal « Le Quotidien », Ile de la Réunion.

David GOULOIS PSYCHOLOGUE ILE DE LA REUNION 974, SEXOLOGUE ILE DE LA REUNION 974, PSYCHOTHERAPEUTE ILE DE LA REUNION 974, ST PIERRE, 0693917865

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