Que disent nos préférences sexuelles?

Que disent nos préférences sexuelles?

Essentielle : Les préférences sexuelles (en termes physiques) sont-elles une réalité pour les femmes ?

David GOULOIS : Oui comme chez les hommes. Qu’on le veuille ou non, dans un premier temps c’est le physique de l’autre qui se montre à nous. Mais la femme ayant un fonctionnement psychique différent de l’homme, c’est loin d’être un facteur déterminant. Elle porte également (et surtout) intérêt au tempérament, au caractère du sujet masculin. Ainsi, l’homme doit répondre à ses besoins psychiques à elle qui tourne souvent autour de qualité d’écoute, de communication, de prise d’initiative. La femme (sauf exception) recherche y compris dans sa sexualité, un homme dominant (je n’ai pas dit tyran et machiste) mais aussi sécurisant : il doit montrer qu’il peut apporter une stabilité de vie, qu’il est ambitieux dans sa vie professionnelle, mais aussi potentiellement pour son couple et sa famille.

En fait, la préférence sexuelle de la femme va souvent vers ce qu’on appel le mâle « alpha », c’est à dire celui qui sort du lot. Mais aujourd’hui, on ne sort plus du lot, de la masse masculine, par les muscles, la force brute. Plutôt par sa posture sociale, économique et ses capacités intellectuelles. Un femme surtout aime l’homme instruit, curieux, ouvert aux sentiments et qui a donc « de la discussion ».

Essentielle : Est-ce que les préférences sexuelles envoient des messages à notre subconscient ?

David GOULOIS : C’est plutôt l’inverse. L’inconscient envoi des messages psychiques pour inciter à trouver le partenaire qui correspond à ses besoins. Ainsi, une femme qui aura subit des violences sexuelles dans l’enfance peut très bien avoir besoin d’un homme doux sexuellement, ou au contraire d’un homme un peu plus brutal…

Dans les deux cas, cela peut la rassurer. Car dans le premier, cela vient conjurer ce qu’elle a subit. Dans le deuxième, ayant choisi cet homme plus rought, elle maitrise à l’âge adulte ce qu’elle s’est faite imposer étant enfant.

Il est clair que les fantasmes d’un individu nous disent toujours la vérité sur le vécu d’une personne et sur la partie de la personnalité que souvent elle ne montre pas au monde social.

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L’on va donc recherche un partenaire qui répond potentiellement à nos fantasmes et ça, l’inconscient d’un individu le repère très vite chez l’autre : cela se joue dès les premières secondes, par l’attitude de la personne qu’elle montre à l’autre. Après, il peut y avoir des erreurs de casting, c’est certain, mais cela n’arrive que quand l’un des deux protagonistes n’a pas « jouer franc jeu » et que l’autre n’a pas su le remarquer, tellement il était dans le besoin de combler ses fantasmes. C’est avec l’expérience de vie qu’on l’on choisit généralement mieux ses partenaires, entendu, ceux qui correspondent à nos besoins.

Essentielle : Est-ce qu’il s’agit là d’un schéma inné ou construit ?

David GOULOIS : En fait, le seul fantasme que l’on considère comme inné est celui du coït vaginal. Il est propre à la volonté de l’espèce humaine de chercher à se reproduire. L’humain n’est qu’un animal parmi les autres. Par contre, toutes les autres pratiques viennent du développement de l’humain, des besoins infantiles qui s’expriment alors à l’âge adulte sous la forme sexuelle, le sexe étant le jeu des adultes qui permet de décharger une énergie psychique (mais pas seulement, car par exemple la carence affective peut s’exprimer dans la vie de tous les jours et donc se manifester dans les actes de la vie quotidienne). Mais aussi, une pratique a pu marquer le sujet précocement et donc il l’amener à chercher à le reproduire pour s’en donner l’illusion du contrôle.

Essentielle : S’agit-il d’une route dont il n’est pas facile de dévier ?

David GOULOIS : L’on a pas à dévier d’une route à partir du moment où elle respecte le cadre légal de la loi des humains, d’une société, comme par exemple l’interdiction de la pédophilie. Ainsi, chacun fait ce qu’il veut dans son intimité du moment que les protagonistes soient tous consentant et ne provoquent par de troubles aux autres. Le cas contraire, il faut consulter le psychologue, car le fantasme est tenace, il revient toujours en boucle et reste difficile à contrôler par soi-même. Un fantasme est pulsionnel, c’est à dire qu’il vient de plus profond de nous et peut donc se montrer dans certains cas, obsédant et difficilement contrôlable.

Essentielle : Peut-on désirer durablement un « type » qui n’est pas le nôtre à la base ?

David GOULOIS : Oui car l’on peut réussir à transformer ses fantasmes si l’on a opéré une transformation profonde de son psychisme. Un événement de vie peut par exemple amener à ce revirement. Mais aussi, une psychothérapie.

Publié dans le magazine Essentielle.

Dr GOULOIS David, Psychologue-sexologue, La Réunion, St Pierre.

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