Pour ou contre les devoirs de vacances

Pour ou contre les devoirs de vacances

Des devoirs pendant les vacances ou non ? C’est une question qui revient souvent. Même chez les instituteurs l’interrogation n’est pas résolue. Attention, je parle bien des devoirs donnés par les parents, en plus de ceux fournis par l’enseignant.

En fait, tout est en lien avec les difficultés scolaires de l’enfant. Car les vacances, se sont les vacances ! Après-tout, les parents ont-ils des dossiers à étudier pendant leurs congés ? J’espère que non, sinon c’est un problème : pour soi, pour le couple, pour la famille (ce qui démontre en autres choses, un problème d’organisation individuelle et/ou hiérarchique au travail).

Personnellement je ne pas suis fermé aux devoirs de vacances en plus de ceux donnés par l’enseignant ; en particulier si l’enfant à quelques retards d’acquisitions. Mais il ne faut pas que cela tourne à l’acharnement.

Des devoirs de révisions pour les grandes vacances, une heure par jour, dans la dernière quinzaine de vacances, me parait largement suffisant. 

Si votre enfant possède de grandes difficultés, repérées par l’instituteur, le « maître E » (spécialisé dans les difficultés d’apprentissages scolaires), pourra être rencontré. Le « maître G », spécialisé dans les troubles du comportements pourra aussi être sollicité si besoin. Le psychologue scolaire quant à lui, à l’aide de tests et d’entretiens, pourra pointer et nommer précisément les difficultés. Une orientation vers le psychologue libéral, si la raison des difficultés est d’ordre affective (souffrance dans la famille, divorce…) ou neuropsychologique  s’envisagera alors.

En tout cas, la maison, ne doit pas être l’école. Et les parents ne doivent pas non-plus se suppléer à l’enseignant en prenant de l’avance sur le programme.

S’il n’y a aucun soucis particulier (les enfants ne peuvent pas non-plus être parfait partout), les parents ne doivent pas plus que d’habitude s’investir dans la scolarité, au risque sinon de stresser d’avantage l’enfant et de nuire au travail de l’enseignant.

Par ailleurs, il faut faire attention en tant que parents, que l’enfant ne vienne pas « prendre la revanche des parents » dans leurs anciennes difficultés scolaires : « je n’ai pas réussi, alors tu me vengeras et tu réussiras pour moi », pourrait-on se dire.

Pour ou contre les devoirs de vacances 1

Enfin, il faut que les parents, ne voient pas en l’enfant, un double d’eux-mêmes. L’enfant à ses propres difficultés, ses propres qualités, capacités. Le mythe, « tu n’es pas bon en maths, comme de toute façon dans toute la famille », n’a donc pas à exister non-plus. Il n’y a pas de « gène des mathématiques ». Il y a juste des parents qui peuvent transmettre inconsciemment leurs angoisses, leurs appréhensions ou leurs mauvais souvenirs à leurs enfants. Mais aussi des parents, qui peuvent transmettre leur goût pour telle ou telle discipline.

Il existe des « cahiers vacances », plutôt bien réalisés. Il sont ludiques et permettent dans le niveau primaire une révision en douceur. Dans le collège, il est plus difficile, du fait de l’adolescence et de ses excès pulsionnels, de faire réviser un gamin. Je pense qu’un intervenant extérieur, un professeur de soutien, sera le meilleur recours. D’autant que certaines fois on préfère écouter quelqu’un d’extérieur à sa propre famille. Des étudiants en licence, peuvent être de bons pédagogues, parfois meilleurs que les parents.

Enfin, on n’y pense pas, mais les jeux de sociétés, sont souvent de bon moyens d’entretenir ses acquis. Le Monopoly permet de compter (addition et soustraction), le Trivial poursuite est d’avantage axé sur la culture générale, les puzzles sur la logique spatiale, les échecs sur la réflexion stratégique et l’anticipation temporel et spatial…Les jeux d’extérieurs pourront aider aux capacités sportives et favoriser la socialisation ainsi que le contact physique. Enfin dans les revues (Géo-ados, Ca m’intéresse…et même Picsou magazine) au-delà d’apports culturels, proposent des jeux pour enfants de type mots-croisés, fléchés, mots-cachés, labyrinthes, sudokus…Même en dehors des vacances, ces jeux, effectués avec le concours d’un adulte (il faut accorder du temps à l’enfant, sinon il abandonne faute de comprendre le jeu ; mais aussi le valoriser), peuvent être de réels soutiens.

 Article publié dans « Belle », supplément su « Quotidien’, île de la Réunion

Dr David GOULOIS : docteur en psychologie, psychologue, psychothérapeute et sexologue sur l’Ile de La Réunion

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.