La vengeance :

La vengeance :

« Un plat qui se mange froid », parait-il. Plus qu’un sentiment, la vengeance est la mise en acte d’agissements « destructeurs », très clairement « sadiques », envers quelqu’un qui nous a, directement ou indirectement fait souffrir.

C’était il y a quelque décennies, encore un acte de l’Etat (rendre la justice publique par la peine de mort), c’est resté maintenant dans le domaine du privé (se faire justice soi-même).

Souvent cette rancune, s’estompe d’elle-même avec le temps ; ainsi très peu de personnes se vengent.

Généralement, la personne victime, invoquera le destin, Dieu ou tout simplement la vie pour se charger de punir celui qui a fait mal : « la vie se chargera de le lui faire payer, un jour ou l’autre ».

Et ce n’est pas faux…Faire mal attire quelque part, la souffrance sur soi…

Attention, point de superstitions la dedans, mais il n’empêche que toute chose acquise au détriment de quelqu’un d’autre, implique d’être dans un état d’esprit égoïste, c’est-à-dire à ne penser qu’a son plaisir personnel. Et l’égoïste fini toujours par se faire rejeter des autres, voire même par trouver plus fort que lui dans le sadisme (l’égoïste est prêt à tout pour se satisfaire ; pour lui, ce que ressent l’autre, passer largement après sa propre personne).

On rappellera donc que faire vengeance soi-même, en fonction de l’acte, peut-être puni par la loi, avec des conséquences très dramatiques, qu’on connait malheureusement un peu trop dans notre région. « Le sang lé cho » dit-on.  Qu’on se rassure, la vengeance est humaine et existe sur toute la planète, pas seulement chez nous. Il n’empêche qu’en ouvrant « Le Quotidien » l’on fini toujours par trouver un jour sur deux, un passage à l’acte violent :

La vengeance : 1

« il a frappé sa concubine parce qu’elle refusait de lui donner de l’argent », « un oncle tue son neveu d’un coup de carabine : alcool et règlement de comptes », « poignardé pour une dettes de 20 euros » pourra t’on lire…. Qui n’a pas observé un « ralé » vois un « ralé-poussé » entre parents à la sortie de l’école pour une histoire justement, de « rallés-poussés » entre gamins ?

Bref, les motifs sont variés, les passages à l’acte, aussi. Fusil, sabre, coq noir, jeteur de sorts, nous avons de quoi à faire.

A se venger, l’on a bien du temps à perdre. C’est accorder bien trop d’honneur à celui qui nous a fait mal. Il nous a fait souffrir et en plus il faudrait lui accorder nos pensées, nos nuits, notre santé, à confectionner dans notre tête un plan pour pouvoir nous venger ?

Laissez tomber ! Ce n’est pas qu’il faille « tendre l’autre joue », (il ne faut pas être masochiste non-plus), mais s’il y a besoin, laissez d’autres personnes s’occuper de vous venger : la justice française.

D’une part vous n’aurez pas d’ennuis avec cette justice, d’autre part vous avez un exemple à donner ne serait-ce qu’a vos enfants : leur apprendre qu’en jouant soi-même au shérif et pour de vrai, c’est ouvrir soi-même les portes de la prison. Un exemple tout bête : frapper quelqu’un au visage ; cette dernière se fracture le crâne en tombant : violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner.

Il ne vous restera qu’a leur apporter des oranges (préférez les tangors, c’est plus sucré).

« Ouai, ben la justice parlons-en ». Certes elle ne répond pas forcément à nos attentes.

Tournez la page, la vie trop courte ne mérite pas qu’on s’enferme dans une souffrance surtout à cause de quelqu’un d’autre. Et se venger, certes cela peut évacuer nos pulsions (à quel prix ? celui du stress, de la prison ? ), mais cela ne nous fera pas revenir dans le passé. Ce qu’on a perdu est perdu, ce qui a été fait est fait.

Par ailleurs, les épreuves nous rendent meilleurs. Plus endurant et « bon » (chargé en bonté).

Mais d’où vient l’envie de se venger ? Il s’agit de la satisfaction de la partie infantile qui est en nous. Ainsi « tu m’as fais mal, alors je vais te faire mal autant, voire plus ».

Se faire vengeance soi-même, c’est une sorte de réciprocité qu’on retrouve dans les cours de récréation chez les enfants qui ont entre 6 et 10 ans…

Ainsi celui qui se venge sans passer par la justice ne serait pas mature ? A réfléchir…

Y penser c’est tout à fait normal. Y céder, c’est céder à l’enfant qui est en nous. 

Je ne dis par qu’il ne faille pas se défendre : se défendre, c’est agir pour ne pas que l’on nous fasse souffrir davantage. C’est protéger les autres et soi-même.

Se venger, c’est refuser d’avoir souffert, d’avoir perdu et c’est vouloir rééquilibrer la balance. Hors, être adulte c’est être capable de supporter la souffrance (seul ou avec de l’aide) et à l’inverse de celui qui vous a fait mal, c’est penser aux conséquences de son acte.

Ce que n’a pas fait celui qui vous a fait du mal, car lui-même est égoïste et infantile.

Céder à la vengeance, c’est donc se mettre au même niveau que celui qui vous a fait souffrir : auquel cas vous ne valez pas mieux.

psychologue ILE DE LA REUNION 974 psychothérapeute ILE DE LA REUNION 974 -sexologue  ILE DE LA REUNION 974, goulois david cabinet à St Pierre 0693917865.

Comment évacuer son sentiment de vengeance ?

         Ecrire :  des fois, écrire ce qu’on aurait à dire peut soulager. Sous forme de lettre. A vous de voir s’il serait judicieux de poster cette lettre à votre « agresseur ».

         Casser la gueule…à son oreiller : avec la photo de votre agresseur, c’est encore mieux. Variante du punching-ball en quelque sorte.

         Hurler : pourquoi pas,. Prononcer une grosse insulte à l’encontre de votre agresseur (pas la peine d’être créatif, laisser venir…) mais pas n’importe où (manquerai plus de passer pour fou). Fenêtres fermées, la voiture si prête bien. Si si, je l’ai testé…

         Faire du sport, une activité : évacuer ses tensions dans une activité sportive ou créatrice (l’art par exemple, ou encore la cuisine, le bricolage, le jardinage…).

         Philosopher : penser que de toute façon, la vie ou Dieu (pour les croyant) se chargera de vous venger. Et ne pas faire l’honneur à votre l’agresseur de penser lui.

         Pardonner : « Seigneur, pardonnez-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font ». C’est tout à fait juste. Pardonner à l’agresseur, c’est reconnaître l’infériorité de cette personne vis-à-vis de vous. Ne fait mal à l’autre que celui qui souffre ! Ne fait souffrir volontairement que celui qui reste dominé par ses pulsions infantiles ! Et pardonner à ceux qui nous ont fait souffrir involontairement, même si par leur bêtise. Attention, pardonner est assez long. Se faire aider par sa foi, ou par un psychologue peut permettre d’aller plus vite.

         Parler :  Parler aux autres, aux amis, à la famille, sur des forums internet, à son médecin généraliste, à son prêtre, à son psy…Parler c’est déjà se libérer d’un poids, d’un fardeau.

Article paru dans le magazine « Belle », supplément du « Quotidien », Ile de la Réunion. 

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