Le sex-toy et le couple

Le sex-toy et le couple

Magazine Essentielle: Le sex-toy. Serait-ce la voie du plaisir pour la femme?

Le sex-toy et le couple 1

David GOULOIS: Il est vrai que le « jouet sexuel » est utilisé majoritairement par les femmes. L’on retient l’utilisation d’objets à vocation plus ou moins similaire (le fameux petit canard), qui stimule le clitoris, le vagin, les lèvres et l’anus et le godemiché. Dans l’acte masturbatoire, ce dernier(ou autre objet faisant fonction) permet à la femme de se rapprocher le près possible du coït si c’est ce fantasme qui est recherché. Elle peut aussi stimuler la zone vaginale, sans fantasmer une pénétration. L’objet ne permet pas de trouver les voies du plaisirs, puisqu’en général les femmes le trouvent à travers la masturbation manuelle. Le godemiché ne doit pas être l’objet ayant permis de découvrir le plaisir, mais juste un accessoire. Ce n’est pas lui qui doit faire découvrir le plaisir solitaire, car on doit d’abord connaître son corps naturellement, avant d’espérer prendre du plaisir avec un artifice. Il ne doit pas remplacer le pénis, mais au mieux le compléter pendant (l’acte ou en son absence).

Magazine Essentielle: Comment utiliser un sex-toy alors qu’il relève et que c’est considéré comme un acte « condamnable » à l’île Maurice?

David GOULOIS: L’utilisation d’objet à vocation sexuelle a toujours existé. l’on a tour à tour utilisé des os d’animaux, des légumes et des objets en bois. Et même, au temps de la Renaissance, n’importe quel objet de la vie courante pouvait servir de sex-toy. Le fouet, les sangles et les menottes sont depuis bien longtemps utilisés dans les jeux de domination (pas forcément sadomaso). Me dire que son utilisation à Maurice est condamnable me paraît incroyable! Ne pas l’autoriser c’est s’immiscer dans l’intimité des couples, des hommes, des femmes. Tant que l’Etat régulera la vie intime des personnes, je ne vois pas comment les personnes pourront utiliser le sex-toy sans tabou.

Magazine Essentielle: Comment dire à son compagnon que l’on veut utiliser un sex-toy pour pimenter la vie sexuelle de son couple?

David GOULOIS: Déjà par la communication verbale et non comme surprise. Il ne faut surtout pas que madame présente l’objet comme quelque chose qui viendrait remplacer le pénis de l’homme pour combler le manque de plaisir. Je pense que le godemiché peut d’abord être proposé dans les préliminaires (cunnilingus, pénétration digitale). Il est a présenter comme accompagnement de la main, de la langue.

Magazine Essentielle: Ne percevra t’il pas cela comme un affront? Ne dira t’il pas « je ne te donne pas assez de plaisir »?

David GOULOIS: Il est vrai que l’homme qui doute de sa virilité acceptera difficilement le godemiché. Les hommes ont beaucoup de mal à se considérer viril sans pénis. Ils font encore un blocage lorsqu’il s’agit de la taille du pénis, de l’éjaculation trop rapide. Sans comprendre que le plaisir de la femme passe d’abord par les caresses, les jeux de langue, les mots…

Hors de question d’ailleurs, de prendre un godemiché plus imposant que l’outil du conjoint si l’on veut l’utiliser en couple!

Magazine Essentielle: Que faut-il savoir avant d’utiliser un sex-toy?

David GOULOIS: Qu’un objet qui a vocation à s’introduire dans un orifice reste à usage unique! Pas de partage avec d’autres partenaires à causes des maladies sexuellement transmissibles. Pas d’allers-retours entre l’anus et le vagin car la flore anale peut provoquer des vaginites. Le sex-toy ne doit pas non-plus être le remplacement de l’homme, car la sexualité ne se résume pas à une pénétration.

Publié dans le magazine Essentielle, Ile Maurice-Mayotte-Seychelles, Juillet 2014.

David GOULOIS psychologue clinicien, psychothérapeute, sexologue, Ile de la Réunion, 974.

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