Ces grands-mères qui prennent la place des mamans ?

Ces grands-mères qui prennent la place des mamans ?

Il y a des limites à ne pas dépasser. Je l’affirme, dans une famille chacun doit rester à sa place.

Il y a des mamans qui veulent montrer d’un peu trop près à leur fille comment on élève le marmaille.

Rien à voir avec ces mères qui donnent des conseils éducatifs ou de puériculture à leurs propres filles afin qu’elles puissent elles-mêmes devenir mères. Ceci est naturel est même très nécessaire.

Mais je parle de ces mères qui oublient que leurs filles sont à leur tour mamans et que ces dernières doivent aussi faire leurs propres expériences.

Car une maman doit aussi se tromper. Et surtout cette maman a le droit (voir même le devoir) de faire comme « elle le sent » : en sommes de faire potentiellement un peu différemment de sa propre mère.

En gros ce n’est pas parce que « mamie » est mamie, qu’elle a raison sur tout et qu’elle doit étaler sa « science maternelle » à tout le monde, encore moins si on ne le lui a pas demandé…

Ce que mamie sait, peut être très bon. Les bons conseils de grand-mère sont encore valables de notre temps. Enfin certains, car la vie évolue, la société, ses mœurs aussi…

Ainsi il est clair que l’idée comme quoi un enfant qui ravage doit obligatoirement prier d’avantage et être plus assidu au catéchisme est révolue.

On ira plutôt (ou alors en complément), en parler aux professionnels compétents : médecins de famille, pédiatres, psychologues…

Donc toutes les croyances des mamies ne sont plus forcément adaptées à la vie d’aujourd’hui.

Et ça, il faut le faire comprendre. En douceur tout de même. N’allons pas créer des discordes familiales là où il n’y en a pas.  Si cela concerne maman et sa fille, ou belle-mère et belle-fille, eh bien qu’on en parle calmement, s’en animosité.

Rappeler à la femme d’expérience qu’on ne refuse pas son point de vue, qu’on l’écoute même, mais qu’on souhaite faire à notre façon. Parce qu’il y a bien plusieurs façon de s’occuper d’un enfant et non une seule.

Et puis si votre mari vous a choisi, c’est que vous n’êtes pas une si mauvaise femme tout de même. Par ailleurs vous êtes majeure et vaccinée et n’êtes surement pas plus idiote que les autres mamans.

Le mari aura tout intérêt à soutenir sa femme. S’il doit s’en mêler (et là ça va être du sport), qu’il prenne la défense de la femme avec qui il vie, avec qui il passe son temps presque 24h/24h. Qu’il prenne la défense de celle qui éduque sa descendance. Et qu’il prenne sa défense s’en agressivité devant sa propre mère ou belle-mère. Certaines mamies critiquent leur belles-filles parce qu’elles n’ont pas coupé (voire même jamais vraiment coupé) le cordon avec leur fils (l’Oedipe qui remonte à la surface).

La mère qui critique sa fille dans sa façon d’être mère, est souvent la manifestation de mamies qui ont des difficultés à passer le relais, le témoin de la famille. La maternité, l’éducation des enfants, cela aura été leurs rôles depuis des années, et là, elles ne deviennent plus le centre d’attention dans ce domaine. La fille devient mature. Maman devient vieille. C’est ainsi dans ces cas là, la peur d’être inutile, la peur qu’on les oublie. La peur aussi certaines fois, que la fille réussisse d’une façon différente que la sienne et d’un point de vue de l’égo cela peut faire mal. Ceci peut être pris comme un rejet, presque comme une défiance que lance la fille à sa mère. Et pourtant cela n’est pas nécessairement le cas.

De toute façon, le meilleur moyen reste la communication dans un esprit zen : se mettre toujours à la place de l’autre. C’est essentiel dans les relations familiales.

Ainsi cela permet à ce que chacun garde son territoire. Pas facile alors lorsqu’on habite sur le même terrain. Pas facile donc que chacun prenne ses distances.

Parfois l’éloignement géographique (de quelques kilomètres cela peut suffire) est une bonne solution pour mieux s’entendre. A envisager quand vraiment toutes les solutions de communication ont échoué. A concrétiser quand l’ambiance qui en résulte détruit votre vie : la vôtre, celle de votre couple et celle de votre famille.

Article parue dans le magazine « Belle », supplément du journal « le Quotidien », Ile de la Réunion.

Dr David GOULOIS : docteur en psychologie, psychologue, psychothérapeute et sexologue sur l’Ile de La Réunion

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